La
vitamine B9 (ou
acide folique) est une vitamine hydrosoluble aussi appelée vitamine M. Certains pensent qu'elle permet d'éviter les pertes de mémoire au cours du vieillissement.
La vitamine B
9 est une coenzyme participant à la synthèse des purines et des pyrimidines, constituants les acides nucléiques (ADN et ARN). La vitamine B
9 intervient également dans la synthèse d'acides aminés (méthionine, histidine, sérine).
Structure chimique de la vitamine B9 BiochimieLes
folates sont synthétisables à partir d'acide panthoténique et d'acide para-aminobenzoïque, mais leur principale source reste, pour nous, l'alimentation (notamment les plantes vertes fraîches et les organes parenchymateux comme le foie et les reins)
Ainsi que l'indique leur nom (
folium: feuille en Latin), on les trouve principalement dans les feuilles, mais ils sont en réalité assez répandus.
À l'état naturel, ils sont souvent polyglutamylés (attachés à une ou plusieurs molécules de glutamate), et doivent s'en détacher pour pénétrer dans les cellules (sauf en cas de chimiothérapie au méthotrexate, ou de carence prolongée, auxquels cas les cellules peuvent assimiler des folates polyglutamylés).
L'
acide folique se trouve en faible quantité dans l'alimentation. Il est donc conseillé d'utiliser des suppléments vitaminiques; les besoins en acide folique et substances apparentées sont de l'ordre de 0,5 mg par jour.
C'est sous forme de dérivés tétrahydrofoliques que les folates exercent leur action de coenzymes dans de nombreuses réactions de transfert de C
1, dont la synthèse de novo des purines ou du TMP(2'-déoxythymidine-5'-phosphate) à partir du dUMP (2'-déoxyuridine-5'-phosphate).
Les folates doivent auparavant être réduits, c'est-à-dire hydrogénés, en dihydrofolates (FH
2) puis en tétrahydrofolates (FH
4), par la folate réductase, et la dihydrofolate réductase respectivement.
Le tétrahydrofolate reçoit ensuite un groupe méthylène d'un des trois "donneurs de carbone" (sérine, glycine, formaldéhyde) pour former le
N5-N10 Méthylène tétrahydrofolate (CH
2=FH
4) . La sérine est le donneur le plus souvent utilisé chez l'homme.
Le méthylène tétrahydrofolate peut connaître trois destinées différentes :
- réduction en N5-N10 méthényl tétrahydrofolate, puis en N10 formyl tétrahydrofolate, donneur de carbone dans la voie de la synthèse de novo des purines
- Voie de la Méthylène tétrahydrofolate réductase : réduction en N5 Méthyl tetrahydrofolate (CH3–FH4), donneur de méthyl pour la régénération de méthionine à partir de l'homocystéine. Le transfert du méthyle nécessite chez l'homme un relais par la cobalamine, ce qui explique leur co-administration fréquente. Lorsque la méthionine n'est pas régénérée, outre l'épuisement du pool de vitamines, et de la synthèse de nucléotides se manifestant, entre autres, par une anémie mégaloblastique, on assiste à toute une série de complications se manifestant par des neuropathies, des troubles de fermeture du tube neural, ..., une atteinte hépatique,... La carence folique a été récemment incriminée dans la recrudescence de cancers dans le troisième âge.
- formation de désoxythymidine monophosphate à partir de désoxyuridine monophosphate.
En résumé :
F → FH
2 → FH
4 → CH2=FH
4 → réactions de méthylation
Effets médicauxAnémieUn déficit en folates entraîne essentiellement une anémie qui se caractérise par une taille augmentée des hématies (
anémie macrocytaire).
GrossesseLes folates sont nécessaires dans la division et le maintien cellulaire. Un apport est donc crucial pendant les périodes de croissance accélérée, comme l'enfance et la grossesse. La supplémentation en folates durant le premier trimestre de la grossesse diminuerait significativement le risque de certaines malformations (fente labiale
[1], anomalies de fermeture du tube neural
[2]).
DépressionSelon une étude anglaise, un taux d’acide folique bas augmenterait le risque de dépression nerveuse de 55%. La dépression serait selon l’OMS une des maladies les plus fréquentes dans le monde et la deuxième cause d’invalidité. «
L’acide folique est un complément alimentaire banal et bon marché. Si le risque de dépression associé à une faible taux d’acide folique est confirmé par des études cliniques, il est tout à fait probable que soient mises en place au niveau communautaire des campagnes de supplémentation, comme c’est le cas avec la farine au Canada, et d’information visant à améliorer les apports globaux en cette vitamine » concluent les auteurs.
SénilitéL'effet freinateur sur les déficits cognitifs de la personne âgée est beaucoup plus controversé. Il semble cependant qu'une supplémentation artificielle en acide folique pendant une longue durée sur une population âgée dont la nutrition est carencée en cette vitamine pourrait sensiblement en améliorer l'état cognitif
[4]. Les folates permettraient également de diminuer les problèmes d'audition chez la personne âgée
[5].
CancerLa supplémentation en folates a des effets controversés en prévention des cancers : elle pourrait diminuer la survenue de ces derniers
[6], résultats qui ne sont pas confirmées par d'autres études
[7].
L'administration de folates diminuent le taux d'homocystéine dans le sang ce qui pourrait abaisser le risque de certaines maladies cardio-vasculaires. Ainsi, il semble que la prise de folates au long cours pourrait diminuer de près de 20% le risque d'accident vasculaire cérébral
[8].
Les folates étant un facteur de croissance universel, plusieurs drogues ont été conçues pour interférer avec son métabolisme :
- en microbiologie :
- les sulfamidés sont des inhibiteurs compétitifs de l'acide para-aminobenzoïque dans la réaction de la dihydroptéroate synthétase
- le triméthoprime inhibe la dihydrofolate réductase bactérienne. Néanmoins, il inhibe chez certaines personnes la réductase humaine.
en parasitologie :
la pyriméthamine, agent anti-malarique, inhibe à la fois la folate et la dihydrofolate réductase des plasmodies
en cancérologie :
le méthotrexate, le permextred, le lométrexate, le trimétrexate sont autant d'inhibiteurs de la dihydrofolate réductase humaine
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InteractionIl faut savoir que l'administration d'un excès d'acide folique chez un malade qui est carencé en vitamine B12 peut aggraver sérieusement les symptômes de carence en B12, et notamment les dégâts neurologiques.
AlimentationLes aliments riches en vitamine B
9 sont, entre autres :
- la levure (3 900 µg / 100 g) ;
- les petits pois (350 µg / tasse) ;
- les haricots blancs sec, les germes de blé, la farine de soja (250 à 350 µg / 100 g) ;
- toutes les fèves (125 à 290 µg / tasse) ;
- les épinards, les lentilles, le cerfeuil, le cresson (180 à 265 µg / 100 g) ;
- les foies : le foie gras est la source la plus importante d’acide folique (500 à 700 µg / 100 g). Mais on en trouve également de grandes quantités dans le foie d’agneau, de veau ou de bœuf (180 µg / 90 g) ;
- les asperges (175 µg / tasse) ;
- le jaune d'œuf cru, la mâche, les noix, le muesli, les céréales au son, le fromage de chèvre sec (130-170 µg / 100 g) ;
- le brocoli (80 µg / tasse) ;
- la laitue romaine (75 µg / tasse) ;
- le cantaloup (45 µg / 1/2 cantaloup) ;
- les poires (10 µg / 100 g) ;
- les herbes aromatiques telles que la menthe, le romarin ou l’origan.
La vitamine B
9 est particulièrement recommandée aux femmes enceintes, surtout au début de la grossesse et, idéalement, plusieurs mois avant qu'elle ne débute : 400 µg / jour.
Selon l'AFSSA, les besoins quotidiens définis pour « minimiser les risques au cours de la grossesse et les risques cardiovasculaires » sont estimés à 300 µg / jour pour la femme, et 330 µg / jour pour l'homme.
"Wikipédia"